samedi 15 mars 2008

Samedi 15 mars - 22h40

Cher journal,

Je dois bien avouer que j'ai quelques réticences à écrire. Les hormones me jouent des tours, bien pire que ceux de la Team Rocket. En fait, j'ai plus de mal à m'extérioriser que je ne l'avais imaginer. De plus, je m'efforce à avoir une certaine retenu en ce qui concerne le vocabulaire que j'emploie, je ne jette pas directement tout ce que j'ai sur le cœur. Il ne vaut peut-être mieux pas, d'ailleurs.

Depuis quelques jours, j'ai l'impression d'être seule, d'avoir le monde sur mon dos. Pur impression illusoire de ma part, certes, mais ça fait quand même son petit bonhomme de chemin. Je suis toute cassée, toute brisée de l'intérieur. Et le fait qu'il faille faire un dossier pour une demande de tiers temps pour le bac pour les profs se rendent compte que oui, effectivement, je suis bien dyslexique, me tue! Mais non, bien sûr que non, je ne finis pas mes contrôles juste parce que je prends mon temps, et que ça m'ennuie à mourir. Non, non, ce n'est absolument pas parce que ma capacité à lire et à rassembler des éléments de réponse dans ma tête est considérablement ralentis. Bien sûr, je fais exprès de me ramasser des sales notes qui ne dépassent jamais le 9. Bien sûr que je vous mens quand je dis que je suis dyslexique. PAUVRES ...! Eux, ils s'en foutent, ils ne savent pas ce que c'est tout ça, à quel point c'est amusant d'être handicapée. Ils préfèrent taire le problème, ne pas en tenir compte, faire comme si de rien n'était, c'est si facile. Il faudrait surtout pas qu'un/e élève est un problème dans ce genre, ça pourrait bouleverser leur petit train-train, il faudrait aménager les épreuves blancs pour que ce/tte élève est du temps supplémentaire pour se mettre en situation bac, comme cela devrait déjà l'être pour les élèves "normaux". Laissons les gens dans leur petite bulle, ne les ennuyons pas avec les gens de mon espèce, qu'ils se débrouillent tout seul, ces déviants! Après tout, ils doivent l'avoir choisi, d'être si informe. Des marginaux.
Je m'emporte mais je crois que ça fait du bien. Pouvoir cracher son venin, à défaut de l'envoyer à la figure des personnes visées.

Il y a des fourmis dans la salle de bain. En tout cas, il y en avait. Je crois qu'elles ont fuit... voir sont morte. J'ai laissé qu'il y avait des fourmis à la désinvolte, en repartant au lycée hier après-midi. Apparemment, on leur a fait un sort. Je ne voudrais pas me faire défendeuse du crime mais elles n'avaient pas à entrer. On n'entre pas dans leur fourmilière, après tout. Et si tel était le cas, je crois qu'elles aussi essayeraient de nous tuer... Peut-être que je les ai inventées, peut-être qu'elles ne sont jamais entrée.

L'art, c'est la meilleure matière et le meilleur moment de toutes les semaines. Toujours les 2 dernières heures de la semaine, pour évacuer les pressions passées. Et puis j'ai pris l'habitude de discuter avec le prof à la fin du cours. Parler de tout et n'importe quoi, s'articulant ou déviant d'un sujet "artistique". Mon prof dit qu'on peut voir l'état d'âme d'une personne à travers ses production. Je pense que c'est vrai. J'en suis même sûre. Je voudrais bien, un jour, pouvoir réussir à faire une vraie "œuvre d'art". Bon, ça ne voudrait pas un Michel-Ange mais un "tableau", une production sur laquelle je m'investirai à fond, quitte à passer des heures, donc plusieurs séance dessus, pour enfin arriver à un achèvement total, avec les détails qu'il mérite. En fait, le sujet que j'ai à traiter s'y prête bien, mais je sens que je vais bâcler la chose, malheureusement. Je voudrais tant faire une belle chose. Pour changer.

Aujourd'hui, rien de spécial. J'ai passé la matinée jusqu'au milieu de l'après-midi à manger et depuis, 'peux plus rien avaler. J'ai voulu extérioriser ce que je ressentais en le mettant sur papier mais ça n'a pas été très concluant. Jusqu'à ce que j'entreprenne un dessin torturé avec un penbrush qui n'avait quasiment plus d'encre. Les traits sont malades, nombreux, confus, les ombres et tâches désordonnés mais à la fois organisées. Je crois que ça aussi, quelque part, ça m'a fait du bien.

Je suis à court de sujet.
A plus.

PS: il y a toujours la tâche violette sur la couverture, et elle n'a pas bougée quand je l'ai mouillée. J'ai juste réussie à tremper les pages du dessous et la table.

mercredi 12 mars 2008

Mercredi 12 mars 2008 - 20h34

Cher journal,

Comme tu auras pu le remarquer, je n'ai pas pu compléter ma journée d'hier, pour une raison tout à fait mystérieuse. En fait, j'avais laissé le journal sur le lit, à côté de mes stylos et autres feutres et quand je suis revenue après m'être rassasiée, plus de journal! Tu pourrais me dire que j'ai dû le laisser autre part, qu'un journal ne se volatilise pas comme ça mais je suis persuadée de l'avoir laissé là. Après avoir remuer les plus sombres recoins de ma chambre (et avoir fait la rencontre avec quelques araignées...), j'ai finalement trouvé un livre sur l'étude de l'hystérie par Freud et quelqu'un d'autre. Donc je me suis mise au lit sans grand espoir de te retrouver et j'ai lu les avant-propos et le début de l'"intro".
Ce matin, toujours pas de journal. Et pour être franche, j'étais trop pressée pour y penser (et oui, je suis encore arrivée en retard). Je suis passée dans ma chambre dans l'après-midi, mais n'est rien vu. Ce n'est que ce soir que je t'ai retrouvé, simplement posé sur mon lit. Très bizarre. Je me demande qui a bien pu te prendre... En tout cas, maintenant, il y a une tâche d'une sorte de liquide violet sur la couverture. Aucune idée de ce que ça pourrait être.

Pour en revenir à ma journée d'hier, en y repensant, je n'avais pas grand choses à dire dessus. Ah si. J'ai passé mon oral blanc de français hier, à 13h35. Et je suis tombée sur le texte, ou tout du moins l'œuvre, sur laquelle je voulais tomber. Que 20 minutes de préparation, j'ai trouvé ça assez court, surtout que je me suis un peu emmêlée les pinceaux. Et puis je me suis vite retrouvée hors temps... j'ai marqué trop d'arrêt. Du coup, j'ai pas fait de conclusion, dommage, j'aimais bien mon ouverture. En plus, les rares fois où j'ai relever la tête, la prof a fait des grimaces. Super encourageant. Dans ces moments là, on a envie de se rattraper mais je pense que c'est souvent pire. De plus, selon les examinateurs, telle chose va passer et pas une autre. Pour l'entretient, je pense que je ne m'en suis pas trop mal sortie. J'ai vu un "AB" marqué sur la feuille donc je peux espérer avoir au moins la moyenne.
En suite, toute l'après-midi de libre pour décompresser. En fait, l'horloge s'est remise à marcher un peu près normalement, elle sonne juste 5 minutes avant l'heure. Apparemment, les aiguilles étaient tordues... Là aussi, pour savoir par qui, ça reste un mystère. Et la machine à laver est toujours morte. Il faut commander la pièce à changer et elle n'arrivera que la semaine prochaine. Pas le droit de tâcher ses vêtements jusqu'alors.

Passons à la journée d'aujourd'hui. Tout d'abord, je suis arrivée en retard. Rien de vraiment extraordinaire. J'avais peur d'avoir un contrôle en espagnol alors je montais les marches en trainant des pieds mais au final, on n'en a pas eu. En anglais, le prof m'a un peu saouler. En spé, il était plus cool (je pense que la récréation y a été pour quelque chose). Et maintenant, je sais que "bordel" c'est "brothel" en anglais. Très utile, je vous l'accorde. Il nous a fait aussi un discours et une remise en place de ce qu'était vraiment la euh... mince, je ne me rappelle plus du mot exact... la ségrégation? Enfin comment les noirs étaient traités et qu'il pouvait être tué à n'importe quel moment, que le lynchage était un sport national au sud des Etats-Unis, etc... Je me mordais les lèvres et cachais ma bouche derrière mon écharpe. Ensuite, en SVT, c'est toujours aussi agréable. Ce prof est vraiment sympa, il sait rendre les cours intéressants.
L'après-midi, pas grand chose de trépidant. En fait, l'évènement du jour aura été la réapparition du journal sur mon lit, décoré d'une tâche violette.

J'ai encore quelques devoirs à faire. Ne disparait pas encore une fois.

mardi 11 mars 2008

mardi 11 mars 2008 - 20h08

Cher journal,

Aujourd'hui fut assez banal. Tout du moins, aussi banal qu'il lui soit parmi de l'être avec moi. Ce matin, le prof' de maths a fait une tête étonné en voyant que Gaby et moi étions à l'heure, même un peu en avance, en train d'attendre devant la classe (il faut savoir que le mardi, il y a toujours l'une de nous deux -voir les deux- pour arriver en retard. Généralement, c'est moi).

Ah mince, il faut que j'essaye manger.
Je vais essayer de compléter un peu ma journée après.

lundi 10 mars 2008

Lundi 10 mars 2008 - 17h30

Cher journal,

Aujourd'hui, je commence à t'écrire parce qu'il me devenait difficile de garder tout pour moi. "Tout", c'est ce qu'il m'arrive tous les jours, ce que je vois, ce que j'entends, et que je suis seule à percevoir. En fait, c'est assez flippant. Au début, j'en parlais à des copains mais ils m'ont très vite pris pour une folle. Alors j'ai arrêté. Ah si, il y avait un garçon, en 6ème, qui voyait des choses que personne d'autres ne voyait. A l'époque, je trouvais ça marrant, je pensais qu'il était dans son monde. Mais depuis 2 ans, je commence à comprendre. Je te raconterai tout ça un peu plus tard, pour l'instant, j'ai pas trop le temps, déjà que je devrais réviser pour mon oral blanc de français...

Aujourd'hui, et depuis cette nuit, il y a un avis de tempête dans la manche et un peu partout à l'ouest de la France, et mon bled est compris dans le lot. J'ai mal dormi cette nuit à cause de ça, je me suis souvent réveillée, sûrement à cause du fracas du vent... Du coup, j'ai failli arriver en retard ce matin. Il y a vraiment un vent terrible. Ce qui est bien, c'est que du coup, on a pas fait sport mais on a dû rester en étude 2 heures dans le bruit... Pratique pour faire ses devoirs. Mais passons.
Depuis hier soir, la vieille horloge fait des siennes, et peut avoir jusque 8 heures de décalage avec la "vraie" heure. Qui plus est, la machine à laver est tombé en panne ce matin, juste à la fin de la lessive. Impossible de la refaire fonctionner. En fait, je pense que c'est dû à un dérèglement électro-magnétique causé par la tempête. Si je raconte ça à quelqu'un, on va me prendre pour une folle... ou un illuminée... après tout, pourquoi pas.
Pour ne pas trop charger ce premier euh... je ne sais pas comment on peut appeler ça, pour un journal... disons "entrée", comme sur internet. Donc, pour ne pas trop charger cette première entrée, je ne mentionnerai pas le bruit semblant venir des tréfonds des Enfers, un -VROUM VROUM- infernal, qui venait du grenier tout à l'heure, quand je suis montée faire mon sac. En fait, BelMébuth habite au grenier... Un autre truc à raconter plus tard.

Bon, maintenant, il faut vraiment que j'y aille. A la prochaine.


PS: J'ai oubliée de me présenter. Je m'appelle Gilyane, du moins, ce sera comme ça qu'on me connaitra ici, je suis en première L et je suis une médium... ou tout du moins, je suis sensible à certaines choses, comme vous aurez pu le comprendre.